Ami, ne pars pas sans ton tire-bouchon Montange, une bouteille est si vite arrivée !
Tel était le slogan publicitaire du grand-père Montange, inventeur du tire-bouchon à double hélice en bois. (ci-contre la marque CAM – pour Camille Montange – sur un tire-bouchon en bois exotique)
A Montréal, l’industrie du bois était importante : des sept scieries (Magnard, Rosset, Guy, Tissot, Deguerry, Perret et Gorju) du début du siècle, quatre travaillaient encore dans les années 60 les sapins et épicéas issus des forêts environnantes pour en faire des poutres, planches ou madriers. A la fin du XXème siècle, il n’en reste plus une seule. Il n’y a plus de tournerie non plus, car celle des Montange a fermé ses portes dans les années 60.
De nombreux objets en bois (fayard, buis ou différents bois exotiques) ou en corne (de boeuf, de zébu ou de cerf entre autres) ont été fabriqués chez les Montange : depuis les poignées de vélo pour Peugeot au début du siècle, les manches de parapluie, les volants de voiture, pour finir par la mise au point d’un tire bouchon « à double vis » : une que l’on tourne (dans le sens des aiguilles d’une montre, si la montre en a !) pour enfoncer la lame « queue de cochon » métallique dans le bouchon et l’autre, en bois (et avec un pas à gauche) que l’on tourne – toujours dans le sens des aiguilles d’une montre – pour faire remonter la queue de cochon avec le bouchon. Simplicité et délicatesse
de l’ouverture pour éviter de secouer la bouteille et garder le dépot au fond !
La tournerie avait été installée en complément d’une scierie, près d’une chute d’eau (de 2 mètres environ) suffisante pour fournir de l’énergie à l’aide de 2 turbines. Un barrage (au lieu-dit « les vannes ») placé en amont dans le lit de la rivière l’Ange (ou le Lange selon certaines personnes) permet à une partie de l’eau de cette rivière de couler dans un canal d’amenée d’environ 1 km jusqu’aux turbines.
Cette tournerie employait de nombreux ouvriers (surtout l’hiver) et ouvrières jusque dans les années 60 où la concurrence s’est faite plus vive (objets en bois bon marché ou objets en plastique) et où le positionnement sur des objets de luxe n’a pas été possible par manque d’anticipation. Il n’y avait pas de service de « marketing » à l’époque ! La tournerie a donc fermé ses portes pour céder la place à l’industrie du moulage de pièces en plastique. En effet, dans les années 60-70, le plastique est devenu une des principales activités de Montréal La Cluse, que ce soit la mécanique pour la fabrication des moules destinés à reproduire des pièces plus ou moins précises ou sophistiquées ou le moulage pour fabriquer ces pièces en plus ou moins grandes séries. Oyonnax est capitale de la Plastic Valley.
Quelques liens vers les tire-bouchons Montange :
http://www.collection-privee-tire-bouchons.eu/collec_tirebouchons/lettre%20info65.htm
http://www.collection-privee-tire-bouchons.eu/collec_tirebouchons/tb611.htm
2 Responses to Le tire-bouchon à double vis Montange