La fondue bugiste

La fondue bugiste

La fondue bugiste ou bugeysienne (selon les auteurs !), comme la savoyarde, contient du vin blanc sec, du fromage et se mange avec du pain, mais elle diffère par le type de fromage : Comté et Bleu de Gex.

Par personne : 120 g de comté, 30 g de Bleu de Gex, 1 verre de vin sec type « Roussette de Seyssel »,

pour la fondue : Ail (1 gousse coupée en petits cubes), Sel, Poivre, un peu de beurre, du pain un peu rassis qui tient mieux sur la fourchette

Couper les fromages en lamelles
Mettre un peu de beurre dans le fond d’une sauteuse en fonte
Faire colorer l’ail sans trop roussir Ajouter le vin et porter à ébullition. Faire flamber quelques secondes.
Ajouter le Gex dans la coquelle. Remuer pour le faire dissoudre (la tradition veut que l’on remue toujours dans le même sens, on peut faire des 8 par exemple)
Ajouter le comté, continuer à tourner.
Quand tout est fondu, ajouter un peu de sel (attention le comté est déjà salé) et du poivre. Goûter et ajuster l’assaisonnement puis déguster…

Quand il ne reste pratiquement plus de liquide dans la coquelle, ajouter des miettes et de petits morceaux de pain. Les faire roussir et déguster …. C’est « la soupe » !
N’oubliez pas de mettre la cocotte à tremper à l’eau le soir, sinon la vaisselle du lendemain devra être vigoureuse !
VARIANTES : selon les goûts, on peut mettre plus ou moins de Bleu de Gex. Le grand père Félicien racontait que certaines fois, les fondues se faisaient au vin rouge et avec pratiquement que du Bleu. Bonjour la couleur des restes dans le fond de la gamelle le lendemain matin …

ATTENTION : certaines personnes (et je ne citerai pas de nom…) ajoutent de la farine pour épaissir la fondue… Quelle hérésie !

D’autres « iconoclastes » mettent dans la « soupe » un oeuf ou un peu d’alcool, mais à quoi bon : quand le vin et les fromages sont bons, autant rester sur le goût de la fondue !

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Montréal La Cluse, un des 7 Montréal de France

Montréal La Cluse est un des berceaux de la famille Montange.

Il y a bien sûr un Montréal très connu au Canada, mais il y en a 7 en France : dans l’Ain, en Ardèche, dans l’Aude, la Drôme, le Gers, l’Yonne ainsi qu’un château en Périgord.

Montréal La Cluse (3700 habitants environ lors du recensement de 1999) fait partie de la communauté de communes d’Oyonnax.

De nombreuses usines assurent un fort niveau d’emploi sur la commune ou les environs jusqu’à Oyonnax. Les industries du bois ont été progressivement remplacées par celles du plastique (fabrication de moules ou moulage de pièces). Oyonnax est restée longtemps « capitale » de l’industrie du plastique. La ville et ses environs comptent de nombreux ateliers de moulage ou de mécanique, si bien que l’on parle de la Plastic Valley ! En fait, les industriels oyonnaxiens se sont rendus compte très tôt de l’intérêt des matières synthétiques pour remplacer le bois et la corne dans la fabrication traditionnelle des peignes. Celluloïd (fabriquée à Oyonnax par une coopérative l’Oyonnaxienne, Bakélite, Galalithe et Rhodoïd ont été tout d’abord utilisées puis remplacées par la suite par les matières plastiques moulables (polystyrène, polyéthylène,…). Une industrie de fabrication de montures de lunettes s’est développée en lien avec les opticiens du Jura tout proche.

De nombreuses pièces en plastique partaient alors chaque jour aux quatre coins de la France, mais, depuis plusieurs années, les ateliers de moulage se sont déplacés vers les lieux où les pièces sont utilisées, – par exemple à côté des usines d’assemblage de véhicules pour les pare-chocs -, afin de travailler en « flux tendu », ce qui a entraîné la fermeture ou la réorganisation de nombreux ateliers sur la zone. De plus, les presses à mouler le plastique deviennent de plus en plus sophistiquées et automatisées et les besoins en main d’œuvre évoluent : les manœuvres, remplacés par des robots, doivent devenir des régleurs, en charge de plusieurs machines automatiques ou… pointer au chômage.

D’autres activités très répandues dans la première moitié du XXème siècle ont complètement disparu : tissage de soieries, taille de diamants, activités réalisées chez les particuliers et non en atelier. Une usine de fabrication de pipes a même existé à Montréal au début du siècle, émanation d’une entreprise de Saint Claude.

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Géographie familiale

Le Bugey, Montréal La Cluse, Prades le Lez, Madagascar, Rome, … autant de points d’attaches qui ont laissé des traces dans la famille et donc dans ce site

Le Bugey, où est-ce ?

Les Montange sont nombreux en Bugey.

On connaît surtout ce nom à cause des 5 réacteurs nucléaires installés au bord du Rhône. Mais le Bugey existait bien avant cette centrale, car c’est le nom donné à la partie montagneuse du département de l’Ain, le sud des Monts du Jura. Et comme le Jura est remonté, il y a « quelques » années, lors de l’émergence de la chaine des Alpes, c’est sa partie Sud (donc le Bugey) qui est la plus haute avec le point culminant : le Crêt de la Neige (1720 m).

Wikipedia nous dit que le Bugey est connu depuis très longtemps même si son nom d’aujourd’hui date de 1722 :

Les premières mentions du pays du Bugey apparaissent dans des chartes sous le nom de pagus Bellicensis dont l’adjectif est issu de Bellicium, le nom d’époque de la commune de Belley car le Bugey dépend alors de l’évêché de Belley.

Vers 1195, et par le jeu des vocalisations transformant la racine Bel en Beu- et l’adoucissement du c en z, pagus Bellicensis devient Terra de Beuzeis.

Les mentions de Beugesium apparaissent en 1294 et Byougesium en 1303.

Viennent ensuite les mentions Beugeys en 1372; Terra Beugesii au xve siècle, Beugeuis en 1563, Beugey en 1613, Pays de Beugeys en 1613 et Bugey en 1722

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Le plastique dans le Haut Bugey, par exemple chez les Montange


Le plastique dans le Haut Bugey, chez les Montange depuis 1959, et jusqu’à maintenant…

1959, date de démarrage de l’atelier des frères Montange Eugène et Jacques à Montréal, dans un coin de la grande tournerie.

Ils étaient des mouleurs de matière plastique : le moulage du plastique consiste à faire fondre des petits grains de matière plastique (polyéthylène, polystyrène, polypropylène, nylon, etc.) puis à envoyer sous pression cette pâte plus ou moins liquide entre les deux parties (femelle et mâle) d’un moule, parties qui ménagent entre elles un creux qui sera rempli par la matière plastique fondue ; après refroidissement – et donc solidification de la matière- , on pourra sortir la pièce en plastique.

Au début, Eugène et Jacques ont commencé avec une seule presse (capacité maximale d’injection : 40 g… On était loin des presses de maintenant qui produisent d’une seule pièce des fauteuils de jardin, des pare-chocs de voitures ou de grandes comportes). Ils fabriquaient des pétales de fleurs artificielles : pétales de roses que l’on montait ensuite sur des tiges (on = les 3 générations de la famille Mermet Montange…). En fait, des roses sortaient par brassées de nombreuses maisons du Bugey, mais aussi des lilas, des dahlias, et ce, en toutes saisons, mais surtout avant la Toussaint. Cela représentait en effet un complément de revenu pour beaucoup de familles.

Ces petites presses manuelles avec des sécurités très peu sophisitiquées ont causé beaucoup d’accidents chez les mouleurs, en particulier des doigts, des mains ou même des bras écrasés. Pour vous rendre compte de ce problème, vous pourrez lire le roman de Roger Vailland, écrit en 1955, inspiré des ouvriers dans les ateliers de moulage du plastique de la région d’Oyonnax « 325.000 Francs ».

En alternance avec les pétales de fleurs, des jouets très sommaires étaient moulés, à monter aussi (roues et tourelle du char d’assaut, pales et roues de l’hélicoptère) Il fallait d’abord dégrapper, c’est-à-dire enlever les pièces de la partie carotte (qui sert à l’injection de la matière liquide dans les creux du moule qui représentent les pièces voulues) carotte qui était ensuite récupérée et broyée pour être réincorporée dans les futures pièces.

Dans les années 60, ces pièces étaient très sommaires avec une finition laissant souvent à désirer, mais il y avait un marché pour de tels types de jouets ou de fleurs artificielles. Maintenant, on n’oserait pas les mettre sur le marché !

Quand on pense aux réserves limitées de pétrole, on se dit qu’il y a 40 ans, on ne se posait pas la question et on gaspillait allégrement le plastique pour faire des objets peu durables et pas réellement nécessaires…. Les enfants d’aujourd’hui sont attirés par des jouets pleins d’électroniques, de mouvements, de moteurs, de lumières, de sons et de piles électriques…, jouets pas nécessairement plus durables, mais sûrement plus attrayants !

Dans ces années, le plastique commence à remplacer l’aluminium ou l’acier émaillé pour les cuvettes ou les seaux. Par la suite, des objets plus « utiles », plus durables, ont été moulés, les besoins en fleurs et jouets ayant progressivement évolué vers des produits moins chers ou plus beaux. L’ère des pièces industrielles avait commencé…. Pièces d’aspirateur, de machines à laver, avec des matières plastiques plus élaborées, plus résistantes (nylon avec incorporation de fibres de verre, de talc,…). De plus grosses presses à injecter sont progressivement achetées par les Montange. Elles sont de plus en plus automatisées et présentent une meilleure sécurité pour les mouleurs. Les moulages sont de plus en plus précis car les pièces sont ajustées à d’autres dans différents équipements. Certaines pièces doivent avoir une belle finition, comme les bagues et protège-tétines de biberons.

Les moules et les presses à injecter doivent donc être de plus en plus sophistiqués. En particulier, la finesse ou les formes complexes des pièces moulées demandent une puissance d’injection beaucoup plus importante car la matière doit remplir tous les interstices en passant par de petits canaux et les moules doivent être très précis car la matière en se refroidissant se rétracte plus ou moins et il faut en tenir compte pour obtenir les dimensions finales des pièces. On est bien loin des fleurs artificielles des débuts.

Il y a eu des expériences étonnantes dans ce petit atelier : moulage de pièces « confidentiel défense », moulage de nuit de certains prototypes (en mettant des rideaux devant les fenêtres et les techniciens du client repartant avec tous les déchets de plastique afin que l’on ne puisse pas analyser la matière ou voir des formes de cet objet, en fait … c’était un boîtier de lampe de poche « révolutionnaire » et jetable….

Maintenant, la plupart des objets en plastique « peu élaborés » proviennent de pays à faible coût de main d’œuvre, avec des marchés énormes à l’échelle d’un pays ou d’un continent. Bonjour la diversité !

Le coût environnemental du transport n’étant pas pris en compte, on emmène d’un bout à l’autre de la planète des matières premières ou des produits manufacturés. Auparavant, les marchés étaient très localisés, on consommait à peu près ce que l’on produisait, mis à part certains produits indispensables et présents seulement dans certaines zones comme les épices ou le sel par exemple qui, de tout temps, ont fait l’objet d’un commerce et de transport à longue distance, cf. les caravanes dans le Sahara !

Mais en fait, pourquoi Oyonnax est-elle restée capitale des plastiques pendant fort longtemps, et l’on parle même de Plastic Valley ?

Au début du XXème siècle, les artisans jurassiens travaillaient en tournerie les bois locaux, en particulier le buis pour la confection des pions de jeux d’échecs à Dortan (Ain). Puis sont arrivées les premières matières synthétiques pouvant être travaillées (au tour par exemple) pour réaliser des objets utiles: la cellulose, la galalith. Les tourneurs ont très rapidement utilisé ces matières synthétiques en complément des bois (locaux ou importés) et de la corne.

En tête de facture de Millet - Forestier

On peut voir sur cet en-tête de facture d’une manufacture que les objets sont réalisés à partir de différentes matières (dont le corrozo, appelé aussi ivoire végétal, qui est le fruit d’un palmier d’Amérique latine).

La galalith remplace progressivement l’os et l’ivoire pour les objets de base.

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Le tire-bouchon à double vis Montange

Ami, ne pars pas sans ton tire-bouchon Montange, une bouteille est si vite arrivée !
Tel était le slogan publicitaire du grand-père Montange, inventeur du tire-bouchon à double hélice en bois.  (ci-contre la marque CAM – pour Camille Montange – sur un tire-bouchon en bois exotique)
A Montréal, l’industrie du bois était importante : des sept scieries (Magnard, Rosset, Guy, Tissot, Deguerry, Perret et Gorju) du début du siècle, quatre travaillaient encore dans les années 60 les sapins et épicéas issus des forêts environnantes pour en faire des poutres, planches ou madriers. A la fin du XXème siècle, il n’en reste plus une seule. Il n’y a plus de tournerie non plus, car celle des Montange a fermé ses portes dans les années 60.
De nombreux objets en bois (fayard, buis ou différents bois exotiques) ou en corne (de boeuf, de zébu ou de cerf entre autres) ont été fabriqués chez les Montange : depuis les poignées de vélo pour Peugeot au début du siècle, les manches de parapluie, les volants de voiture, pour finir par la mise au point d’un tire bouchon « à double vis » : une que l’on tourne (dans le sens des aiguilles d’une montre, si la montre en a !) pour enfoncer la lame « queue de cochon » métallique dans le bouchon et l’autre, en bois (et avec un pas à gauche) que l’on tourne – toujours dans le sens des aiguilles d’une montre – pour faire remonter la queue de cochon avec le bouchon. Simplicité et délicatesse

de l’ouverture pour éviter de secouer la bouteille et garder le dépot au fond !
La tournerie avait été installée en complément d’une scierie, près d’une chute d’eau (de 2 mètres environ) suffisante pour fournir de l’énergie à l’aide de 2 turbines. Un barrage (au lieu-dit « les vannes ») placé en amont dans le lit de la rivière l’Ange (ou le Lange selon certaines personnes) permet à une partie de l’eau de cette rivière de couler dans un canal d’amenée d’environ 1 km jusqu’aux turbines.
Cette tournerie employait de nombreux ouvriers (surtout l’hiver) et ouvrières jusque dans les années 60 où la concurrence s’est faite plus vive (objets en bois bon marché ou objets en plastique) et où le positionnement sur des objets de luxe n’a pas été possible par manque d’anticipation. Il n’y avait pas de service de « marketing » à l’époque ! La tournerie a donc fermé ses portes pour céder la place à l’industrie du moulage de pièces en plastique. En effet, dans les années 60-70, le plastique est devenu une des principales activités de Montréal La Cluse, que ce soit la mécanique pour la fabrication des moules destinés à reproduire des pièces plus ou moins précises ou sophistiquées ou le moulage pour fabriquer ces pièces en plus ou moins grandes séries. Oyonnax est capitale de la Plastic Valley.

Quelques liens vers les tire-bouchons Montange :

http://www.collection-privee-tire-bouchons.eu/collec_tirebouchons/lettre%20info65.htm

http://www.collection-privee-tire-bouchons.eu/collec_tirebouchons/tb611.htm

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